Faut-il évangéliser les juifs ?

Par
Krikaidja L. Semire Josaphat
Université Shalom de Bunia, Centre Afrique

Introduction

Le judaïsme contemporain

Attitude historique à l’endroit des Juifs

Relation entre Israël et église

Attitudes contemporaines à l’endroit des Juifs

Thèses conclusives

Conclusion

Bibliographie

 

INTRODUCTION

      Faut-il évangéliser les Juifs ? Cette question populaire trouve une réponse mitigée. Car elle dépend de la vision que chacun se fait des juifs. Pour certains comme les Juifs messianiques, l’évangélisation des Juifs est plus que nécessaire. Car ils doivent faire aussi membre du corps de Christ. Pour les autres la réponse est la négation. Non, il ne faut pas évangéliser les Juifs car ils sont très arrogants et fiers de leur religion comme peuple élu par Dieu. Car ils seront après tout sauvés. Le judaïsme contemporain pose un sérieux problème de son identité et de sa valeur théologique. C’est pourquoi, pour une approche de dialogue ou d’évangélisation des Juifs nous devons connaître leur identité et la valeur théologique de leur religion.

Cette approche théologique du Judaïsme se distingue nettement des autres approches en science religieuse, en histoire, par son orientation particulière de religion comme thème théologique. Donc, elle est ni une étude comparée des religions, ni une étude sociologique, ni philosophique ni phénoménologique. Notre présent article se consacre donc sur l’analyse de la valeur théologique du Judaïsme contemporain. Notre contribution dans ce débat consiste à déceler la valeur théologique du Judaïsme contemporain, l’attitude historique à l’endroit de Juifs, relation ente l’église et Israël, attitudes contemporaines à l’égard des Juifs, présentation des thèses conclusives sur les obstacles à leur évangélisation. 

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LE JUDAÏSME CONTEMPORAIN

Face à la régression de la foi en Europe par ce phénomène de la sécularisation, la religion devient un critère dépassé pour identifier ses adeptes dans un monde devenu irréligieux. L’identité juive souffre de ce phénomène, jadis, on parlait des Hébreux, des Israélites à la sortie d’Égypte. Aujourd’hui, on parle de juif, un peuple Israélien, au sens social et politique et religieux. Il existe des Juifs messianiques identifiés sur le plan religieux, et des juifs comme adeptes du Judaïsme.

En outre, dans ce monde planétaire, la mondialisation ouvre l’esprit de l’homme à la pluralité des religions non chrétiennes à travers le contact entre les peuples et leurs religions respectives. Le monde global exige une vision globale de l’évangélisation dans cet écosystème, et la gouvernance mondiale. Cependant, il y a moins d’intérêt pour le dialogue avec les Juifs que par exemple avec les Musulmans. Les raisons à ses désintéressements et les obstacles au rapprochement des Juifs doivent être définis. Les raisons sont multiples, nous citons entre autres la méfiance, la haine mais aussi l’ignorance. C’est l’objectif poursuivi dans cet exposé. Avant tout, un regard sur l’attitude historique à l’endroit de Juifs nous rafraîchit la mémoire et remet au coeur des debat la problématique de dialogue avec les  Juifs.

L’histoire nous révèle que cette méfiance était grandissante dès l’antiquité et se développe au XXe siècle. « Saint Justin, dans son fameux «Dialogue avec le juif Tryphon» dit souvent que les juifs, après avoir tué le Juste, et, avant Lui, les Prophètes, déshonorent maintenant et apostrophent vivement les chrétiens, et quand ils le peuvent, ils vont jusqu'à leur ôter la vie.»[1] Il y a la haine et la méfiance qui se développe. Une des causes majeures à cette méfiance est la tendance d’effacer le christianisme mais aussi de l’identité et de la valeur de la religion juive. Cette attitude a marquée l’Europe de la première moitié du XXe siècle. A cet égard, l’Église porte une grande responsabilité historique dans cette complicité coupable face aux crimes contre des juifs. C’est pourquoi, la crise de l’identité religieuse au sein de cette vision mondiale de la religion se pose avec acuité pour la vraie identité et la valeur théologique des toutes les religions du monde. Le Christianisme et le judaïsme ne sont pas épargnés de ce problème de crise identitaire et de méfiance.

Les chrétiens et les juifs ne pratiquent plus leur religion. H. D. Leusner parle « de déclin dans la pratique dans le judaïsme moderne et contemporain.[1]» Car il y a des juifs qui ne considèrent plus la question de la doctrine ni les pratiques religieuses comme encore valables.

Cependant le judaïsme messianique se démarque des autres juifs orthodoxes à ce XXIe siècle par la prolifération des communautés des juifs messianiques et la reconnaissance de Jésus comme leur Messie et le désir ardent de l’annoncer aux autres juifs. N’est-ce pas un atout au dialogue pour récupérer « les brebis perdues d’Israël » pour lesquelles Jésus est venu mourir sur la croix? Pourquoi parle-t-on de l’identité et de la valeur?

La question de l’identité est prépondérante dans toute religion. Car la théologie chrétienne du Judaïsme s’intéresse à l’identité et la valeur théologique de la religion juive et cherche à élaborer une Théologie chrétienne de Religion judaïque dans le but du dialogue sincère entre chrétiens et juifs contemporains. Nous nous penchons sur la valeur de la Théologie chrétienne du Judaïsme contemporain. Cela nécessite que nous situions le judaïsme contemporain dans l’histoire par rapport à l’événement odieux de massacres des Juifs lors des croisades, et de l’holocauste. L’Église qui a marqué son identité d’intolérance et d’antisémitisme au XXe siècle est un repère important dans ce débat. Car le dialogue entre le Christianisme et le Judaïsme souffre de la tension à cause de ces événements historiques comme menace de juifs en terre chrétienne, par exemple l’expulsion des juifs d’Espagne, les persécutions des juives dans les années 30 en Europe, le massacre de juifs en Allemagne lors de deuxième guerre mondiale pour ne citer que ceux-là. C’est en termes clairs l’antisionisme et l’antijudaïsme qui caractérise l’attitude générale de l’Église, à part certains chrétiens qui ont risqué pour leur vie afin de sauver les Juifs de ce désarroi. Les repères historiques sont nécessaires pour son identité. Les deux événements contemporains qui ont marqué l’histoire juif du XXe siècle sont notamment : le massacre des juifs et le rétablissement de l’état d’Israël en terre de la Palestine. Dans les généralités nous devons préciser les deux termes qui suivent : Théologie des religions et le judaïsme contemporain.

      Le mot « théologie des religions » est une nouvelle discipline qui a commencé à partir de années 70, après Vatican II. Selon Horst W. Burkle, « la théologie de religions est une étude systématique des religions non chrétiennes qui vise à rapporter leur contenu à la rencontre et la confrontation avec d’autres religions, qui revendiquaient une légitimité propre.»[2] Cependant, dans la théologie des religions, nous visons surtout le dialogue, car «le dialogue permet à l’autre de découvrir son identité et de s’identifier au vrai concept du salut» (Justin Martyr). Ceci remet au cœur du débat la portée missiologique dans cet article. Avec le concile de Vatican II (1962-1965), il eut un tournant décisif dans l’orientation de la théologie des religions dans sa forme actuelle. C’est en fait dans les années 70 que la théologie de religion se développe de façon frappante. Que comprenons-nous du Judaïsme contemporain ?

      Le judaïsme contemporain se distingue du Judaïsme classique dans la chronologie mais aussi dans la doctrine et la pratique. Car dans le Judaïsme actuel plusieurs tendances naissent : orthodoxe, reformée ou libérale, et conservatrice.[3] Il y a aussi la tendance des juifs messianique, sioniste et politique. Chacune de ces tendances a des aspirations diverses soit sociale ou politique, soit religieuse ou doctrinale. En effet, le Judaïsme contemporain comme son qualificatif l’indique se situe dans la première moitié du XXe siècle. La théologie chrétienne de religions considère le Judaïsme comme un thème théologique et sujet de débat. Quelle est la question cruciale ?

      La question cruciale est celle de savoir quels sont les facteurs qui bloquent le dialogue sincère avec les juifs ? Quelle est l’identité est la valeur théologique du judaïsme contemporain et comment entrer en dialogue avec eux. D’autres questions connexes sont aussi utiles pour ce débat : Est-ce que l’alliance de Dieu avec juif est-elle dépassée ou elle est valable ? En d’autres termes, l’ancienne alliance reste-elle valable de nos jours? Est-ce Dieu a un plan ou deux plans pour Israël et pour l’église?

      La théologie chrétienne doit s’interroger sur la valeur théologique du Judaïsme.[4] Car cette  valeur est utile pour un dialogue sincère avec les juifs pour les amener à la connaissance de la vérité sur le Messie Christ. Plusieurs facteurs sont à déceler mais nous notons les facteurs majeurs suivants : l’ignorance sur l‘identité des juifs et la vraie valeur théologique de leur religion, les événements et l’attitude historique à l’endroit des juifs.

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L’ATTITUDE HISTORIQUE A L’ENDROIT DES JUIFS

L’attitude historique à l’endroit des Juifs est un des facteurs majeurs pour le blocage de l’évangélisation des juifs. L’attitude historique de l’Église est celle de méfiance et de haine à l’égard des juifs à cause de leur attitude antichrétienne. Le Pape Jean Paul II a confessé sur le Mont des Béatitudes les crimes commis par l’Église à l’égard des Juifs. Sans oublier l’événement odieux de la shoah.

Un autre facteur est l’identité et valeur religieuse et théologique du judaïsme.

En dépit, des multiples interprétations, qui considèrent les juifs comme des païens, le juif croyant est membre du corps de Christ qui est la vraie Église, la véritable Israël par la foi selon Justin Martyr. La théologie des religions ou mieux le dialogue théologique primitif part de la notion Logos spermatikos dans la pensée de Justin Martyr aboutit à la conclusion théologique que « tout homme a la semence de Dieu en lui » et que toute religion a la révélation partielle de la vérité de Dieu. Pour Justin Martyr, « le Logos spermatikos identifie les êtres humains à Christ le véritable Logos, portant le plērōma[5]

Cependant, les juifs qui ne croient pas, sont soumis aux seules décisions de Dieu. Les chrétiens et les juifs sont deux peuples et ont deux destinées affirmait un juif messianique.[6] C’est la relation entre l’ancienne et la nouvelle alliance qui pose problème de continuité et discontinuité dans la relation entre Israël et l’Église.

Par ailleurs, Il faut noter que l’interprétation d’Augustin de la question qui est souvent teinté de l’antisémitisme dans ses conclusions, qui ne distingue pas Israël et l’église. Le Moyen Age et les réformateurs comme Calvin ne distinguent pas le sort d’Israël de celui de l’église. Considérons l’approche de Karl Barth sur la relation entre Israël et l’église, qui, sur le plan historique a vécu les persécutions des juifs vers les années 30 et l’évènement malheureux de l’holocauste en 1945. Un autre facteur est la persécution des juifs dans l’histoire.

      L’holocauste reste un des repères historiques importants dans l’histoire du Judaïsme contemporain. En dépit des plusieurs crimes commis à l’endroit des Juifs, comme lors des croisades, celui de années 1940 marque l’histoire des Juifs. Car 6,000.000 des Juifs furent gazés dans le camp des Nazis. Selon Hans kung, « d’après un critère de l’éthique générale, une religion est vraie et bonne dans la mesure où elle est humaine, où elle n’étouffe pas ni ne détruit l’humanité, mais la protège et la promeut.»[7] Cette thèse de Kung est très discutée aujourd’hui. Elle reste valable dans le cadre de critère général. Il est vrai qu’aucune religion n’est sortie sans tâche dans son histoire. Le Christianisme déshumanise les juifs et le dialogue est difficile suite aux événements historiques des uns et des autres.

Sur le plan pratique, il y a lieu possibilité de travailler pour la paix. Kung parle de la théologie créatrice de la paix entre les religions et les peuples. Ces valeurs éthiques ne sont pas à négliger. Certes, sans le respect des autres nations, ni la non violence, ni les relations fraternelles la vérité de la religion ne convainc pas. Mais ces critères ne sont pas fondamentaux pour définir la véracité d’une religion. La véritable religion est sa capacité à rapprocher l’homme du Dieu créateur et le faire connaître comme rédempteur.

Un autre événement historique et politique qui marque l’après l’holocauste, le judaïsme contemporain est le rétablissement de l’État d’Israël après ces événement odieux de l’holocauste. Cette action odieuse en Allemagne reste un événement gravé dans l’histoire contemporain du Judaïsme et dans les annales de l’histoire du Christianisme. C’est un des signes prophétiques de la fin de temps. En effet, cet événement a une signification politique mais religieuse voire théologique dans le cadre de l’accomplissement de la prophétie, l’attente messianique et l’aspiration sioniste des Israéliens aujourd’hui. Ce retour massif des juifs en terre d’Israël est motivé par les menaces généralisées et l’antisémitisme qui sévissent en Europe, qui est à la base de cet engouement pour créer l’État d’Israël. Comment aborder ces questions théologiquement ?

Deux axes constituent les points saillants du développement véritable de la théologie chrétienne du Judaïsme chez Karl Barth. Le premier axe est sa théologie dialectique contre le projet de la théologie libérale basée sur l’esprit des lumières par son retour à l’étude de l’Écriture et de répondre au besoin de la communauté de la foi, et une christocentrisme totalitariste dans son approche de théologie de Religions. Christ est au centre de la religion et de la foi, et qu’aucune autre révélation n’est valable pour connaître Dieu. Par son souci pastoral, Barth se voit dans cette nécessité de donner la parole aux fidèles. Ses commentaires sur l’épître de Romains et sa dogmatique, se penchent sur la question de l’identité juive par rapport à l’Écriture. En effet, dans les commentaires de l’épître aux Romains au chapitre 9, 10, 11, Barth s’applique à interpréter la relation d’Israël et l’Église.

Le deuxième axe serait à notre avis, l’avènement historique de la naissance de l’état d’Israël, qui en est la conséquence directe. A certains égards, ce point aborde la question politique mais pour le contexte de juifs la politique et la religion sont inséparables. Aujourd’hui, c’est la théologie de la terre[8] qui est développée. Le judaïsme est lié aussi bien au peuple, à la religion qu’à la terre. Anderson l’affirme : «Le judaïsme est à la fois religion et peuple ».[9]

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Relation entre Israël et Église

Cette théologie se reconstitue dans un climat de confrontation qui était présente dans l’Église en Europe en général et en Allemagne en particulier. L’Église se confondait avec la politique socialiste. Le retour de Barth à l’Écriture constitue la force de sa démarche. Dans les commentaires de Paul aux Romains spécialement et dans sa dogmatique en plusieurs volumes, Barth prend au sérieux la question du sort d’Israël par rapport au salut et l’Église. Ochs affirme que : «ses lectures (de Barth) de l’Écriture lui révèle la centralité d’Israël dans la relation de Dieu avec l’homme et l’accomplissement de la loi en Christ.»[10] Barth reconnaît la révélation spéciale de Dieu en Christ. Tandis que le judaïsme maintient la révélation biblique et d’autres extrabibliques issues de la tradition orale, comme le Talmud.[11] Comme il y a le vrai et le faux aussi dans le judaïsme, la nécessité d’une théologie d’Israël est une évidence dans la dogmatique.

Pour Barth, « Israël et Église, juif et païen sont soumis même sort »[12]. Cela soulève la question typique de la théologie de la religion. Y-a-t-il le salut pour les juifs en dehors de l’Église ? Oui ou non ? Les avis sont partagés, certains évangéliques considèrent les juifs comme des non atteints païens bien que religieux. De ce point de vue, il n’y a pas de salut en dehors de Christ. Mais il y a possibilité du salut en dehors des quatre murs de l’église. L’homme doit écouter l’évangile et accepter l’évangile. De même, Barth adopte une orientation exclusiviste qui caractérise sa théologie chrétienne de la religion juive. Et Barth d’ajouter : « les individus seront élus en et avec Jésus-Christ, et cela au sein de la communauté, par elle et donc pour elle, ils sont inclus dans l’élection de la communauté, extra ecclésiam nulla salus[13]

Barth semble forcer le sens de la relation d’Israël et l’Église qu’il définit en terme de communauté et tombe dans l’écclésiocentrisme. Et pourtant, Barth présente Jésus-Christ, au centre, comme parole, action de Dieu, normative, révélatrice et décisive »[14]. Il y a lieu de conclure avec Stephen R. Haynes que « pour Barth la destinée et la vraie identité d’Israël est dans l’Église… à travers la foi en Christ.»[15]

A cet égard, Barth déclare que : « la communauté réelle de Jésus-Christ est la société où il est donné à des hommes de voir et de comprendre le monde tel qu’il est… l’église est essentiellement là pour le monde et qu’elle est ainsi connaissable en tant qu’Église véritable, auditeur de la parole divine dans la connaissance certaine de la foi. Elle doit confesser Jésus-Christ.[16]» En effet, nous prenons avec prudence les termes employés par barth. Professe-t-il le Christ devenu chair ou le Christ cosmique avant la création. Christ n’est pas incarné dans les grands personnages du judaïsme comme religion. Le judaïsme par sa forme de piété extérieure ne peut jamais accéder au niveau profond de la divinité. La théologie contemporaine du judaïsme ne peut s’en passer de cet évènement historique.

En effet, Barth, sous menace de mort à cause de ses oppositions au régime nazi, s’est exilé à Bâle sa ville natale vers les années 1962. Il n’écrit pas de façon détaillée et séparé sur l’évènement d’holocauste. D’une part, sa théologie pivote autour de cet évènement historique et l’accomplissement prophétique. D’autre part, le dialogue avec les juifs ne doit se passer sans considérer ces événements historiques susmentionnés. La responsabilité historique de l’Église face aux crimes à l’égard des juifs. C’est-à-dire, le silence de l’Église et sa complicité face à l’extermination des six millions de juifs reste de triste mémoire dans les annales de l’Église en général et en particulier en Allemagne et un obstacle majeur au dialogue sincère. Néanmoins, son opposition à la politique allemande, fait de lui, pour certains d’antisémite, et pour d’autres de philosémite. Car il est évident dans ses écrits. D’une part, il condamne l’antisémitisme d’antichrétien. Ainsi, ajoute-t-il que cela « représente la chute des valeurs chrétiennes.»[17] D’autre part, il critique le juif d’être « modèle de dépravation humaine, de la personne qui est élu, et appuyé par Dieu, mais refuse de répondre »[18]

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ATTITUDES CONTEMPORAINES A L’ENDROIT DES JUIFS

Aujourd’hui, les chrétiens affirment que les Juifs subissent leur sort parce qu’ils ont désobéi à Dieu et ont crucifié leur Messie. Un Juif messianique actuel ne tolèrera pas ces propos mensongers. Ce ne sont pas tous les juifs qui sont coupables de la mort de Jésus. Ici l’ignorance devient un obstacle important au dialogue sincère avec les Juifs. Il s’agissait de quelque membre du Sanhédrin à l’absence même de Nicodème et Joseph d’Arimathée. Or, selon la loi juive, le sanhédrin ne peut jamais décider si la majorité n’est pas présente. Dieu ne rejette pas Israël et le salut vient des juifs.

Donc, les textes publiés par Barth pendant l’holocauste peuvent être interprétés comme la justification théologique de la shoah. Il évoque une rébellion des juifs, leur refus du messie et leur rejet et jugement de Dieu. La réponse de Barth à cet horrible évènement n’a pas été vivace comme elle devrait être même lors des persécutions des juifs dans les années 30.[19]

La réalité est que même si Dieu a châtié son peuple ou l’a abandonné à son triste sort à cause de sa désobéissance et son rejet du messie, Dieu n’a pas rejeté Israël. Cela nécessite une réflexion théologique sur la nature de Dieu, son intervention dans le monde. « Dieu aurait-t-il rejeté son peuple ?» se demande Paul (Rom 11, 1, version TOB). Certes non, répond l’apôtre, « car Dieu a le pouvoir de le greffer de nouveau.» (Rom 11, 23).

Ce sentiment est vif chez les Juifs messianique, et utile pour la nécessité du Christianisme d’apporter la vérité de Christ aux Juifs. Franz Rosenzweig déclare que : « le Judaïsme étant dorés et déjà la vie éternelle, et le Christianisme, dont la mission divine consiste à faire entrer le monde païen dans le royaume de Dieu, introduisant l’éternité dans le temple »[20]

Cette position de Rosenzweig veut mettre Israël et l’église dans une même destinée. Or, la destinée de l’Église est la vie éternelle à travers le salut en Christ et les juifs dans la reconnaissance du messie dans le présent et dans le futur. Toutefois, nous ne sommes pas épargné d’annoncer aux juifs le salut en Christ. Quelle théologie après Auschwitz?

Dans son quatrième volume, Barth évolue dans la question de la considération d’Israël en prenant en compte la mission de l’Église auprès des Juifs. Barth, comme nous révèle Haynes : « la relation unique entre les deux communautés signifie que le témoignage de l’Église à Israël devrait être hautement singulier, c’est qui est, différent du témoignage qu’elle donne aux incroyants païens et adhérents de religions non chrétiennes»[21] Et Barth d’ajouter que : « les chrétiens ne prêchent pas la vraie foi que ce Jésus est né de chair et de sang juif, et le « salut vient des juifs » (Jn. 4. 22) et les païens sont greffés à lui.»[22]

Nous pensons qu’Israël reste le peuple élu et spécial dans le plan divin du salut. Le Dieu d’après l’holocauste reste le Dieu miséricordieux et tout puissant. La théologie de Barth concernant Israël repose sur la doctrine de l’élection, la place d’Israël dans la communauté chrétienne. Dans son ouvrage, il développe la théologie de mission et réitère la tâche missionnaire assignée à l’église auprès des juifs « … Israël n’est pas informé de leur place et la vérité. Donc, il revient à l’église de témoigner à Israël de la réalité propre et la vérité dans une tentative de soulever sa jalousie.»[23]

L’après holocauste prend plusieurs orientations. Cependant, les questions sensibles concernant cet évènement odieux qui met le caractère de Dieu en question. Car la toute puissance de Dieu est remise en cause et surtout le témoignage de l’Église et sa responsabilité. Sur le plan théologique, l’événement historique doit faire réfléchir les uns et les autres sur le caractère de Dieu après Auschwitz. Le silence de Dieu a amené les théologiens juifs et les non juifs à réfléchir sur la nature de Dieu, sa présence et son omnipotence.

Barth considère cette question de l’holocauste plutôt sur le plan éthique, « l’Église a échoué de vivre authentiquement devant des juifs, bien que assurément il est en train de penser à l’holocauste et l’histoire de l’antijudaïsme chrétien »[24], qui constituent, du reste un blocage pour un dialogue sincère. Il est vrai que le vrai dialogue théologique, selon Hébert Roux, doit être christocentrique et fondée sur une lecture commune de l’Écriture sainte.[25]

Un autre aspect dans l’holocauste est la question de la providence, Barth affirme l’existence de juifs malgré les évènements de 70 et de 1945, à ces termes : « La persistance des juifs après la crucifixion de Christ et la chute de Jérusalem est un signe de la gouvernance mondiale continue de Dieu et sa miséricorde, quoique pour être sûr les Juifs soient des témoins répugnés.»[26]

En dépit, des arguments de la providence de Dieu dans les évènements survenus aux Juifs en Europe et dans le monde, il faut noter la providence salvifique. Selon André Neher,

la révélation pousse le Christianisme vers le royaume. Mais ce royaume de Dieu, le Judaïsme le possède et l’effet de la même révélation en prenant sur lui le joug du royaume, en acceptant la Thora du Sinaï ; le peuple juif a acquis l’expérience perpétuelle d’une éternité, vers laquelle le Christianisme se dirige encore aujourd’hui encore, à travers le courant impétueux du temps.»[27]

Il faut noter chez Neher, cette vision ascendante vers l’éternité comme le point d’union mais aussi un point culminant auquel le Judaïsme et le Christianisme tous aspirent.[28] Nous retenons de Barth une théologie de religion christocentrique et écclésiocentrique. Il propose Christ comme l’unique voie, et pour les juifs et pour les païens. Et il réitère que la mission de l’église de porter l’évangile de la vérité aux juifs et leur montrer leur place dans l’Église. Dans le judaïsme, la religion et la politique marchent de pair. Cela donne lieu au sionisme.

      La souffrance et les menaces qu’ont connus les juifs dans la première du XXe siècle renouvellent avec force l’engouement pour la terre sainte. En effet, la théologie de terre ou le sionisme est un autre aspect important de la théologie du Judaïsme. Elle soulève les questions d’ordre politique, culturel, social[29] mais aussi religieux et théologique. En effet, sur le plan politique, l’évènement de la shoah a joué beaucoup sur cette aspiration de la naissance de l’État d’Israël en terre sainte et l’aspiration à une libération.

Pour Martin Buber, ce philosophe personnaliste, voit dans son optique sociale, le sionisme sur le plan culturel. En effet, beaucoup de juifs décidèrent de rentrer en Israël, la terre sainte. L’après holocauste a fait naître la tendance nationaliste et sioniste, qui veut user de tous les moyens pour hériter la terre. La menace date des premières années de retour d’Israël en terre de Palestine. En effet,  un foyer juif était constitué des juifs polonais rentrés en dépit des menaces des Arabes qui ont massacré tous ces juifs vers 1917. Aujourd’hui, l’Iran menace toujours d’effacer Israël de la carte géographique. C’est un autre aspect crucial de la conséquence de la théologie de la terre suite à l’avènement de l’État d’Israël sous le soutien inconditionnel de la France et des États Unis.

      Sur le plan théologique, il y a le mouvement messianique comme soubassement de ces actions politiques et religieux. Les juifs se situent sur le plan religieux dans cet environnement terrestre en Israël. L’alliance de Dieu avec son peuple est effective qu’en terre d’Israël. Cet aspect messianique s’accomplira dans à travers cet acte de rétablissement de l’État d’Israël. Pour Van Buren, « être antisémite c’est être antichrétien, alors être un chrétien post-holocauste signifie être chrétien sioniste.»[30] Les chrétiens doivent aimer Israël et entre en dialogue avec eux. « Prier c’est aimer » dit-on. L’attente de la libération par le messie est élément clé dans les actions juives.

Sur le plan social et religieux, le problème se pose sur la relation entre Israël et les arabes et entre les chrétiens juifs et chrétiens arabes.[31] Le dialogue religieux doit être privilégié au détriment de la politique. Aujourd’hui, les Juifs messianiques ont plus de 60 communautés en terre d’Israël qui ouvrent la porte au dialogue avec les Juifs.

Dans la section qui s’achève, la théologie chrétienne du Judaïsme se focalise sur les trois questions majeures à savoir : la théologie dialectique de Barth qui se déploie dans un climat malsain d’opposition interne et externe. A travers ses écrits, nous relevons la relation d’Israël avec l’Église. En outre, nous avons considéré la théologie de l’holocauste, et après l’holocauste qui dénonce le silence de l’Église. La tentative de solution théologique à la question de l’identité juive dans le plan du salut de l’humanité reste une question de discussion. Le troisième aspect du débat théologique dans le judaïsme est la théologie de la terre. En effet, le sionisme et ses conséquences sur le plan politique, social, religieux, culturel et théologique sont importants dans ce débat. Nous arrivons à l’étape qui suit, de considérer les différentes interprétations sur le thème de la relation entre Israël et l’église.[32]

      Deux approches du Judaïsme s’établissent de façon générale. La première approche est celle de l’alliance unique. En effet, il s’agit de l’avènement de Christ comme moyen pour étendre l’unique et l’alliance originale avec le Judaïsme et le monde non juifs. La deuxième approche est l’approche de l’alliance double, qui met l’accent sur la réelle différence entre les deux religions de l’alliance, c’est une différence complémentaire. Les tenants de cette position sont Rosemary R. Ruether G. Baum, E.P. Sanders, John Pawlikowski. Ce dernier prône la ré-judaïsation du Christianisme.[33] Nous ne voulons pas entrer dans cette polémique interminable entre le prémillenarisme et l’a-millénarisme mais je veux procéder à la conclusion de notre débat.

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THESES CONCLUSIVES

      L’identité et la valeur théologique du Judaïsme se résument dans ses valeurs théologiques et éthiques.

Quant à la valeur théologique du judaïsme nous formulons les thèses ci après :

1e Thèse : le Judaïsme est une religion particulariste, lié au choix inconditionnel de Dieu d’un peuple particulier et une terre particulière et une révélation supérieure de la rédemption à tous les peuples à travers le monde par la révélation spéciale.[34] A travers lui, Dieu s’est révélé en Christ au monde.

2e Thèse : Christ est la vraie et la seule voie du salut au delà de la notion de la religion et non par la lecture de la Torah.

3e Thèse : Toutes les valeurs positives des religions non chrétiennes étaient destinées à la providence et trouver leur accomplissement dans le christianisme,[35] inclus le judaïsme. Dans le cas des Juifs, la « providence salvifique » de Karl Rahner s’applique mieux à la fin de temps. Car, après tout, tous les Juifs seront atteints par la grâce de Dieu.

4e Thèse : La foi en Jésus-Christ, et pour Juifs et pour les Chrétiens, est l’accès comme membres de la « communauté de l’alliance ». Ceux qui refusent parmi les Juifs auront le privilège spécial de la reconnaissance de leur messie rejeté Christ même après l’enlèvement de l’église.

5e Thèse : L’holocauste est l’image de la crucifixion et la souffrance de Dieu présent avec son peuple. Ses promesses restent valables.

6e Thèse : La théologie barthienne de religion est ecclésiocentrique mais elle ne prend pas en compte la révélation de Dieu dans la nature et la révélation historique et spéciale de Dieu aux Juifs. En outre, elle ne fait pas justice à toute la typologie trinitaire. C’est-à-dire celle qui prend en compte l’action des trois personnes ; Père, Fils, et saint Esprit.

Quant à la valeur éthique et pratique, La valeur éthique et pratique nous permet de regarder la religion juive et le Christianisme de l’extérieur et de l’intérieur.

1e Thèse : le Judaïsme est la religion révélée. Dieu se révèle lui-même et non une législation révélée par Dieu, selon la vision libérale reformée de Moise mendelssohn, un philosophe juif, le Judaïsme n’est pas une religion révélée, c’est une législation révélée.[36]

2e Thèse : la religion, selon Abraham Heschel, devient péché lorsqu’il commence à prôner le séquestration de Dieu … la religion a toujours souffert d’une tendance à devenir une fin en soi…Or, la tâche de la religion est d’admettre un défi à la pétrification des valeurs spirituelles. Le Judaïsme n’accorde pas le salut.

3e Thèse : Aucune religion n’est le modèle parfait ni n’échappe à la tentative de procéder par la violence. Le Judaïsme aussi pratique les violences au nom de la religion. Il n’accorde pas une attitude naturelle à faire le bien. Le Christianisme n’est pas non plus un bon modèle d’une religion bonne sur le plan pratique (culpabilité dans l’holocauste). Car, à travers l’histoire de l’humanité, les actions posées à l’endroit des juifs et d’autres abus impérialiste font sa honte et ne donne aucun droit à l’arrogance.

4e Thèse : pour Rosino gibellini, le Judaïsme est une religion vraie avec restriction, sous condition de se faire transparaître Christ et être au service de l’humanum.[37]

5e Thèse : le Judaïsme contemporain n’est pas fidèle à son origine, à son canon, à son être authentique, qui permet sa normativité à cause le phénomène de la sécularisation.

6e Thèse : Renoncer à la vérité ne rend pas la rencontre des religions possibles.[38] C’est-à-dire la force de la vérité et de l’amour dépasse la violence et toute manipulation, qui soit négative ou positive. Chercher dans l’autre le positif ouvre la porte au dialogue et aide pour la poursuite de la vérité. Le Christianisme doit tenir à la vérité de l’évangile qui est la rencontre avec Dieu.

7e Thèse: Ce qui rapproche Israël et l’église est l’obéissance à la volonté de Dieu dans la Torah parole communiquée …et une attente messianique »[39] Tout comme l’église attend le Messie au sens eschatologique et doit vivre dans l’obéissance. Ce qui importe n’est pas l’obéissance seulement mais la relation ou rencontre avec Dieu.

8e Thèse: Nous devons être sincère et dire la vérité aux juifs au sujet de la bénédiction spéciale comme Israël, peuple élu de Dieu est source de bénédiction pour toutes les nations, le salut vient de juifs, tout Israël sera sauvé à la fin de temps.

9e Thèse : La croix n’a pas deux effets, l’un de la condamnation et l’autre du salut mais un seul qui est le salut et la réconciliation. Ces sont les pécheurs qui sont auteurs de la passion de Christ. Il n’est pas question de péché éternel dont Israël porterait la souillure ni l’imputer aux juifs de notre temps (Joseph Ratzinger, actuel Pape Benoît XVI).

En résumé, les arguments en faveur de dialogue avec les juifs sont les suivants :

  1. Dieu ne les a pas rejeté malgré les événements historiques horribles mentionnés ci haut.
  2. L’amour de Dieu nous pousse à les approcher avec la vérité de Christ. I Tim 2, 4. Apo. 7, 9-10, Actes 10, 34-35. Jn 3, 16.
  3. Jésus est le seul chemin du salut, que la piété religieuse, ni le sionisme ne peut offrir aux Juifs.
  4. C’est l’ordre de Dieu d’apporter la vérité de l’évangile aux Juifs.

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CONCLUSION

Pour répondre à notre question cruciale : Faut-il évangéliser les juifs ? Quels sont les facteurs

qui empêchent le dialogue sincère avec les juifs. Les obstacles qui s’érigent sur ce chemin de dialogue sont les suivants:

  1. Ignorance de promesses et réalisation prophétiques à travers les événements en Palestine ;
  2. la haine, et la rancune que l’histoire a semées dans l’esprit des chrétiens et des Juifs;
  3. les scandales historiques des méthodes de prosélytisme des croisés, les crimes commis à l’endroit des juifs par les chrétiens et vice versa ;
  4. Manque de mobilisation et défaillance de vision, les stratégies pour cibler les juifs pour l’évangélisation ;
  5. Attitude de fierté et d’arrogance des Juifs à l’égard de conversion, évangélisation ;
  6. Problèmes culturels, politique, religieux et linguistiques.

      En définitive, le judaïsme contemporain s’identifie à travers les événements historiques qui ont marqués son histoire et leur interprétation théologique. Il n’est ni polythéiste ni idolâtre. Peut-on parler de preaparatio evangelica comme évoque la théologie de l’accomplissement. Dans un sens oui, car la révélation biblique prépare l’esprit pour comprendre le rôle rédempteur de Christ. Dans l’autre sens non à cause de la fierté d’un refus délibéré et de l’orgueil et aussi la réaction juive contre l’approche des Chrétiens. D’une part, il s’agit de l’attitude négative de chrétiens à l’égard de juifs qui constituent un blocage. Les événements historiques de l’holocauste et le rétablissement de l’État d’Israël ont de valeur historique et doivent motiver les chrétiens à entrer en dialogue avec les juifs. D’autre part, l’attitude des Juifs eux-mêmes bloquent le dialogue. Barth, en l’occurrence est  ecclésiocentrique que christocentrique basé sur le témoignage de l’Église et rejette l’homo religiosus et soutient l’homo christianus.[40] Cependant, nous concluons avec Gavin D’COSTA que :

la théologie chrétienne de religions doit se baser sur la doctrine trinitaire, comme       conclut qui est une réponse chrétienne authentique au religion au monde … parce que la doctrine cherche à affirmer que Dieu a dévoilée lui-même dans les contingences et les particularités de la personne de Jésus et aussi par le Saint-Esprit, se révèle constamment lui-même à travers l’histoire.[41]

Donc, le salut mortem de la « grâce inégalée » c’est-à-dire qu’une possibilité du salut pour les juifs au delà de la vie terrestre, mais non dans le critère éthique. Car « Il y a une différence entre l’identité d’Israélite, qui considérait son origine dans l’élection et la vocation de son peuple et le chrétien, qui cherche ce commencement dans la personne de Jésus-Christ… »[42] Donc, Jésus reste le messie crucifié d’Israël. Il est disponible pour tous mais pas salut pour tous les brebis perdues d’Israël.

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[1] H. D. LEUNER, « Judaism » in N. ANDERSON, sous dir, The World’s Religion (Leicester : InterVarsity, 1975), 72.

[2] Horst W. Burkle, « religion (Theologie de)” in LACOSTE, 1000-1002

[3] Simon SCHWARZFUCHS ‘orthodoxie, reforme et conservatisme.

[4] Selon Mark HEIM, « la théologie chrétienne propose une base pour comprendre la diversité en se fondant sur la vérité professée par le Christianisme et non sur un pluralisme religieux radical qui relativise toutes les religions et ignore leur valeur spécifique Mark HEIM, Salvations :Truth and Difference in Religions (MaryKnoll : Orbis Book, 1985).

[5] Justin MARTYR, Dialogue avec Tryphon.

[6] Christophe, juif messianique de France, exposé sur le « Décryptage des infirmations sur Israël », lors du 60e anniversaire de l’État d’Israël, 14 mai 1948- 14 Mai 2008 à la FATEB.

[7] Hans KUNG, cité par K. BLASER, Théologie au XXe siècle (Lausanne : L’Age d’Homme, 1995), 387.

[8] Stephen R. HAYNES, Prospectus for Post-Holocaust Theology (Coll. Academy Series Aar N°77; Atlanta : Scholars Press, 1991), 81.

[9] ANDERSON, 68 (notre traduction).

[10] BARTH cité par OCHS, p.614.

[11] Martin GOLSMITH, Et les religions non chrétiennes (St-Légier : Emmaus, 1999), 94.

[12] Karl BARTH, Dogmatique ; vol. II, Tome 2 (Genève : Labor et Fides, 1958), p.500

[13] BARTH, Dogmatique, vol. III, Tome 2, 207.

[14] BARTH, cité par Jürgen FANGMEIER. Le théologien Karl BARTH : un témoin du Dieu libre et l’homme libre (Trad. H. DOMINICE ; Genève : Labor et Fides, 1969), p.51.

[15] HAYNES, 52-53.

[16] Karl BARTH, Dogmatique, vol. 4 ; Tome III, paragr. 72, le Saint Esprit et la mission de la communauté chrétienne , 111, 117.

[17] HAYNES, p.75.

[18] Ibid., 71

[19] Ibid., 94.

[20] Franz ROSENZWEIG (1886-1929), l’étoile de la rédemption (Paris : P.U.F, 1965), 108.

[21] Ibid., 73.

[22] Ibid. 73.

[23] Karth BARTH, Dogmatics vol. IV cité par HAYNES, 73-74.

[24] HAYNES, 75.

[25] Herbert ROUX, Le concile et le dialogue œcuménique (Paris : Seuil, 1964), 98, 159.

[26] Ibid., p.76

[27] André NEHER, L’existence juive : solitude et Affrontements (Paris : Seuil, 1962), 223.

[28] Ibid.

[29] HAYNES, p. 264.

[30] Ibid., 257

[31] Rosemary R. RUETHER, cité par HAYNES, 265.

[32] Ces deux positions se traduisent dans les deux positions dites dispensationaliste pré-millénariste et a-millénariste que nous voulons développer dans les lignes qui suivent. Car les dispensationalistes ne mettent pas la distinction entre les deux alliances. L’ancienne alliance, pour Israël, reste valable et la nouvelle qui est aussi valable pour l’église. Tandis que la position a-millénariste déclare, à juste titre, qu’une alliance unique est valable pour Israël et l’église, et donc ne distingue pas l’église et Israël. Nous analysons avant tout la position dispensationaliste-pré-millénariste.

[33] Paul F. KNITTER, No other Name ? : A critical Survey of Christian Attitude Toward the World Religions (New-York : Mary Knoll, 1987), 160.

[34] Rosemary Radford RUETHER « Feminism and Jewish Christian Dialogue : Particularism and Universalism in the Search for Religious Truth » P. 137-161 in John HICK et Paul F. KNITTER, sous dir. The Myth of Christian Uniqueness : Toward a Pluralistic Theology of Religions (New-York : 137.

[35] Rosino GIBELLINI, Panaroma de la Théologie au XXe siècle (Paris, Cerf, 2004), 585.

[36] I. ESPTEIN, Le judaïsme : Origine et histoire (Paris : Payot, 1959), 270.

[37] GIBELLINI, 596.

[38] Joseph RATZINGER L’ unique alliance de Dieu et pluralisme des religions, 92.

[39] Ibid.

[40] BARTH, Dogmatique, Vol. 4, Tome I, paragr. 58.

[41] Gavin, D’COSTA, sous dir. Christian Uniqueness Reconsidered : The Myth of a Pluralistic Theology of Religions ( New-York : Orbis, 1990), 17 (notre traduction).

[42] Karl BARTH, Dogmatique, vol III, Tome 2 (Genève : Labor et Fides, 1961), 277.

 

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[1] Julio MEINVIELLE « les juifs dans le mystère de l’histoire » En ligne :  http://www.freewebs.com/meinvielle/ 2f.html,, consulté le 30 juillet, 2008.