EFFORTS VERS UNE THÉOLOGIE
DE LA PERSÉCUTION
[1]

Charles L. Tieszen

Surmonter des perceptions théologiques défectueuses

Définissant la persécution et stimulant la réflexion

Conclusion

Références

Notes

 

Autrefois, un aide en recherches au centre pour l’étude du christianisme global au Séminaire Théologique Gordon-Conwell, Tieszen est actuellement un candidat du PhD en relations chrétiennes-musulmanes à l’université de Birmingham, U.K.

Ce présent article souligne la nécessité d’assurer une meilleure réflexion théologique à la persécution religieuse menée contre les chrétiens. Les statistiques prouvent que depuis le commencement de l’église, presque 70 millions de chrétiens ont été tués pour leur foi, 65% de ces martyres mourant au seul 20ème siècle (Barrett et Johnson 2001 : 227, 229). Y ajouter les victimes de la persécution[2] qui ne meurent pas pour leur foi, mais qui vivent plutôt quotidiennement avec des menaces, ridicule, torture, et/ou l’emprisonnement, gonflerait ces nombres. Bien qu’effrayant, ces faits ne reçoivent pas la réflexion théologique que leur fréquence et signification exigent. Ce manque de réflexion théologique est illustré par les groupes chrétiens qui réagissent à la persécution avec leurs propres genres de violence.[3] De telles réponses charnelles brouillent efficacement une compréhension théologique de la persécution et entachent les buts prévus du Christ. À cet effet, la présente étude décrit les traitements théologiques les plus communs de la persécution, mettant en cause de fausses idées sérieuses dans la compréhension de l’église regardant l’événement. Nous explorerons alors l’importance de définir en juste proportion la persécution et comment ceci pourrait stimuler une réflexion théologique ultérieure.

Au-dessus

Surmonter des perceptions théologiques défectueuses

Si l’église va donner à persécution la réflexion théologique qu’elle mérite, nous devons d’abord surmonter l’habillage des perceptions défectueuses et la pensée mal orientée qui caractérisent souvent nos vues théologiques de la persécution. De telles perceptions défectueuses tombent généralement dans quatre catégories : 1) celles qui traitent la persécution comme une expérience purement eschatologique ; 2) celles qui regardent la persécution comme une expérience historique isolée ; 3) celles qui égalisent la persécution avec la souffrance générale ; et 4) celles qui traitent la persécution comme une expérience exclusivement du monde Majoritaire[4].

Pour commencer, nous devons reconnaître l’expérience actuelle de la persécution en focalisant nos vues non sur l’avenir mais sur le présent. De cette façon, notre perspective sur la persécution doit en inclure plus que juste l’expérience, ce qui peut être un événement eschatologique.[5] Les œuvres comme celles de Hal Lindsay La défunte grande planète Terre et de la plus récent série Délaissés de Tim LaHaye et Jerry Jenkins, ont popularisé la vue qu’un moment viendra quand la persécution intense commencera à se produire ou à s’augmenter de manière significative. Tandis que les éléments de cette perspective peuvent être vrais, selon l’eschatologie de certains, une telle vue ne doit pas être accentuée aux dépens des expériences actuelles. Ce faire rabaisserait efficacement notre perspective de la persécution qui se produit actuellement. Si la persécution va recevoir la réflexion théologique qu’elle mérite, alors nous devrions en reconnaître notre expérience actuelle indépendamment du lieu qu’elle aura dans de futurs événements.

Au-delà de ceci, nous devrions également déplacer notre et réflexion théologique du passé et la vue que la persécution est un événement historique isolé. Le théologien ougandais Dan Kyanda appelle cette vue une « exemption historique » à la lumière de l’opinion que la persécution « ne se produit plus » (1979 : 98). Une telle vue atténue l’expérience actuelle d’un événement qui est beaucoup plus fréquent et répandu que l’expérience de l’église première. Même très tôt, l’identité légalisée et la paix relative que le règne de Constantine a apportées à l’église n’ont pas apaisé la présence de la violence dirigée contre elle. C’était particulièrement vrai dans les secteurs se trouvant sur les frontières et à l’extérieur de l’empire romain. À cet effet, Samuel Moffett a caractérisé la persécution intense soufferte par les croyants persans à partir de l’an 339, suivant l’élévation de Constantine, comme « la persécution la plus massive contre des chrétiens dans l’histoire » (1992: 142). En effet, la persécution intense s’est déplacée à l’est tandis que la chrétienté montait dans l’ouest. Tant que l’intense persécution occidentale diminuait, aussi la conscience occidentale de l’événement diminuait-elle. C’est ce décalage qui a provoqué l’« exemption historique » à laquelle Kyanda se rapporte, faisant souvent que notre réflexion sur la persécution soit mal orientée et tronquée sinon tout à fait absente. Donner à la persécution la réflexion théologique qu’elle mérite signifie appliquer les leçons de l’histoire aux événements qui se produisent toujours dans le présent.

Ceux qui égalisent tous les types de souffrance (par ex., désastres naturels, maladie, etc.) avec la persécution contribuent également à l’écart élargissant entre notre conscience de la persécution et la réflexion théologique que nous lui apportons. Comme Glenn Penner précise : « Puisque les textes bibliques sur la persécution ne peuvent être aisément appliqués à une situation où il y a peu … de persécution [évidente], la tendance semble être … de mal appliquer ces textes aux situations de souffrances physique, psychologique et spirituelle générales » (2004 : 8-9). Tandis que les désastres normaux et la maladie sont des réalités sérieuses qui exigent une réponse de l’église, ils ne doivent pas être égalisés avec l’expérience de la persécution. Lorsqu’on fait autant, il est le plus souvent ces derniers qui attirent la pleine attention de l’église, laissant des victimes de persécution religieuse sans le soutient dont ils ont besoin et sans une capacité forte de refléter sur la théologie du moment ou de répondre à leur expérience. Nous devrions distinguer la douleur d’avec la persécution générales de sorte que ni l’une expérience ni l’autre ne soit atténuée, ni qu’elle soit accentuée aux dépens de l’autre.

La vue erronée que la persécution est l’expérience des seuls chrétiens dans le monde majoritaire est peut-être de la plus grande importance pour l’église globale aujourd’hui. Cette vue provient d’une tendance d’associer la persécution aux actes violents. Pour des chrétiens dans l’ouest, cette association fausse rend beaucoup incapables de voir la persécution subtile, douce, et peu fréquente qui se produit dans leurs sociétés. En conséquence, ce qui est perçu pour être inexistant n’est pas convenablement adressé, ou il est laissé à ces parties de l’église qui peuvent éprouver davantage de persécution. Pour des chrétiens dans le monde majoritaire, la persécution est facilement associée à une expérience de violence qui peut être beaucoup plus fréquente et intense. Cependant, les chrétiens dans ces régions n’ont pas nécessairement soumis leur expérience à une réflexion théologique plus complète.[6] Au lieu de cela, beaucoup de chrétiens du monde majoritaire concentrent leurs efforts sur une description de leurs expériences,[7] ou ils choisissent d’interroger ce qu’ils perçoivent pour un déséquilibre entre ce qu’ ils éprouvent et ce que peut ou ne peut se produire dans l’ouest.[8] Tandis que les questions de ce type peuvent être d’un caractère théologique, leur nature focalisée permet à des lacunes de demeurer dans leur réflexion théologique sur la persécution. L’église doit chercher à comprendre la pleine nature de la persécution au lieu de se concentrer sur des déséquilibres perçus ou sur ce qui peut sembler être inexistant pour une certaine partie de l’église.[9]

Les quatre catégories décrites ci-dessus illustrent les perceptions défectueuses qui suivent souvent des traitements théologiques de la persécution. Plus que ceci, ils illustrent que là où de telles perceptions défectueuses existent, nos réflexions théologiques sont sévèrement entravées. Si nous comprenons correctement la persécution, alors nous devrions reconnaître que c’est une partie de vivre en chrétien, ici-et-maintenant, pour chaque membre de l’église. Ceci signifie que l’église globale doit de nouveau reconnaître la prévision du Christ que ceux qui le suivent seraient persécutées (Mt 4:11-12)[10]. Une telle reconnaissance aidera à éliminer des perceptions défectueuses et à renforcer des réflexions théologiques sur la persécution.

Définissant la persécution et stimulant la réflexion

À la base des idées fausses décrites ci-dessus est une tendance de définir de manière insuffisante la persécution. De telles insuffisances commencent par des définitions faibles du terme sinon complètement absentes. En conséquence, Peter Kuzmič déclare convenablement : « Les œuvres contemporains de référence sur la religion se déplacent remarquablement facilement de ‘perfectionnisme’ à ‘persévérance’ » (2004-2005 : 35). Penner y consentit, remarquant : « Il n’y a malheureusement aucune définition légale ou théologique universellement admise pour le mot » (2004 : 163). En effet, là où des tentatives sont faites, les définitions courantes concentrent trop généralement sur seulement certaines manifestations de la persécution ou seulement de sa présence dans une certaine période. Les insuffisances continuent là où la compréhension de la persécution parmi ceux qui l’éprouvent le plus est tronquée. À cette optique, beaucoup notent la tendance des chrétiens persécutés de nier leur expérience, parce qu’ils ne voient pas de manifestations spécifiques de l’événement, telles que la brutalité ou l’oppression systématique. Par exemple, un pasteur en ancienne Tchécoslovaquie a nié la présence de la persécution religieuse, parce qu’il n’a vu aucun cas de brutalité physique quoique son église, sous un gouvernement religieusement accablant, ait été forcée à adorer dans le secret. En plus, les adorateurs se rendaient à l’église en suivant des routes complexes et difficiles à suivent afin d’assurer le secret. Des réponses semblables sont constatées chez les chrétiens dans d’autres régions du monde y compris des secteurs où la liberté religieuse existe dans la théorie, mais non pas dans la pratique, car les chrétiens sont toujours sujets à une large gamme de types de persécution (Schlossberg 1990 : 17). Une définition théologique précise de la persécution soutiendra une capacité augmentée de l’église d’ajouter la réflexion théologique à une expérience chrétienne croissante.

La présente étude comprend une définition théologique de la persécution religieuse des chrétiens, comme suit :

Toute action injuste, à des niveaux variables, de l’hostilité commis principalement sur la base de la religion et dirigée aux chrétiens[11], ayant pour résultat des niveaux variables du mal comme on le considère de la perspective de la victime.

Cette définition consiste en trois éléments essentiels qui peuvent être encore élucidés comme suit :

1. ‘Niveaux variables de l’hostilité’ et ‘niveaux variables de mal’. La persécution se manifeste sur un large spectre s’étendant des actions modérément d’hostiles aux actions intensément hostiles. Les actions modérément hostiles sont moins intenses et peuvent être effectuées sur les plans psychologique et social. Ces actions peuvent inclure le ridicule, la restriction, certains genres de harcèlement, et la discrimination. Les actions intensément hostiles se trouvent à la fin opposée du spectre et peuvent également se porter sur les plans psychologique et social aussi bien que physique. De telles actions peuvent inclure la torture, l’emprisonnement, et l’ostracisme. À cette lumière, on ne peut définir la persécution de manière théologique à base du niveau du mal qu’il pourrait causer ou le niveau de l’hostilité dans lequel il se produit. Plutôt, elle doit être comprise comme entourant des actions enjambant la gamme complète de l’hostilité, du doux à l’intense.

2. ‘Commis principalement sur la base de la religion’. La persécution se produit souvent à partir d’un chevauchement des motivations (par ex., religion, race, culture, politique, etc.). La persécution religieuse se produit lorsque la religion est le facteur primaire impliqué dans l’événement. À cet effet, Paul Marshall offre une délimitation utile : « Si les personnes avaient une autre croyance religieuse, seraient-elles néanmoins traitées de la même manière ? Si la réponse est oui, alors nous ne devrions probablement pas l’appeler une persécution spécifiquement religieuse, sans pourtant oublier, même pour un instant, qu’il s’agit d’une persécution vraie et que ce sont de vraies personnes qui en souffrent » (Marshall 1998 : 5).[12]

3. ‘La perspective de la victime’. Peut-être au plus important, cet élément reconnaît le fait que les persécuteurs ne peuvent agir en juges de leurs propres actions. Par exemple, dans les premières parties du Livre des Actes, nous voyons Saul (Paul) persécuter des chrétiens parce que, pour lui, ils constituaient une menace au système religieux juif. Les actions de Saul étaient pour lui sûrement justifiables à la lumière de la façon dont il a regardé les chrétiens et leurs propos. Cependant, en Actes chapitre 9, Jésus lui-même clarifie pour Saul cette question, énonçant qu’il persécute non seulement l’église, mais en fait il persécute le Christ lui-même. De la perspective des victimes de Saul, ses actions étaient en fait injustes et persécutant.

Finalement, il est important de comprendre cette définition de manière théologique et de la distinguer des définitions de caractère sociopolitiques. Les définitions sociopolitiques comprennent en général la persécution religieuse comme étant n’importe quelle violation systématique de la liberté religieuse.[13] Par exemple, l’Arabie Saoudite maintient des restrictions graves sur des expressions non-Islamiques de religion. Dans l’Arabie Saoudite, ces restrictions sont répandues et uniformes, et donc elles sont comprises en tant que persécution religieuse. À de telles violations systématiques, Marshall ajoute les éléments du harcèlement religieux (violations non-systématiques ou arbitraires) et de la discrimination religieuse (non-violations uniformes) (Marshall 1998 : 4-5).[14] Les définitions comme ces dernières s’avèrent utiles, parce qu’elles pourvoient des paramètres spécifiques et mesurables dans lesquels la persécution peut être analysée et des secteurs du monde en lesquels ces types de persécution se produisent peuvent être rangés. Ce processus aide l’église et la communauté internationale dans leurs efforts d’agir en tant qu’avocats pour ceux qui sont persécutés. Les définitions sociopolitiques, cependant, n’expliquent pas d’autres types de persécution qui se produisent par suite de l’obéissance au Christ tels que le ridicule ou l’ostracisme. Ces actions peuvent ne pas faire partie de violations systématiques, aussi peuvent-elles ne pas faire partie d’actions arbitraires comme le harcèlement ou la discrimination. Pourtant, quoiqu’elles puissent ne pas être illégales, elles sont, sur le plan théologique, toujours persécution.[15] Reconnaître l’importance d’une compréhension théologique de la persécution expliquera le plein spectre dans lequel la persécution se produit et soutiendra davantage de réflexion théologique.

Au-dessus

Conclusion

L’uniformité dans laquelle la persécution se produit demande que l’église tâchent d’apporter une réflexion théologique à l’événement. Si ceci devra se faire, alors nous devrions d’abord ajuster la pensée mal orientée de la réflexion théologique du passée. De cette optique, la persécution doit être considérée comme étant plus qu’exclusivement des événements eschatologiques ou historiques isolés. Nous ne pouvons refléter théologiquement sur la persécution de la même manière que nous reflétons sur la souffrance générale, ni pouvons-nous assigner l’expérience de la persécution à des régions spécifiques du monde. Les efforts de formuler une théologie de la persécution exigent que l’église cherche également à se mettre d’accord sur une définition proportionnée et théologique de la persécution. En fin de compte, lorsqu’une théologie de la persécution sera mise en place, l’église sera mieux équipée pour répondre à un phénomène croissant.

Au-dessus

Références

Barrett, David B., George T. Kurian, and Todd M. Johnson. World Christian Encyclopedia. New York: Oxford University Press, 2001.

Barrett, David B. and Todd M. Johnson. World Christian Trends: AD 30 – AD 2200. Pasadena, CA: William Carey Library, 2001.

Brother Yun and Paul Hattaway. The Heavenly Man. Grand Rapids, MI: Monarch Books, 2002.

Chao, Jonathan. “Witness of a Suffering Church: The Chinese Experience.” Evangelical Review of Theology 8, no. 1 (April 1984): 73-89.

Cunningham, Scott. ‘Through Many Tribulations’: The Theology of Persecution in Luke-Acts. Sheffield, England: Sheffield Academic Press, 1997.

Glaser, Ida. Interview by author, 7 August 2005, email, South Hamilton, MA.

Kuzmič, Peter. “To Suffer with Our Lord: Christian Responses to Religious Persecution.” The Brandywine Review of Faith and International Affairs 2, no. 3 (Winter 2004-2005): 35-42.

Kyanda, Dan. “The Attitude of the Prepared Christian.” In Destined to Suffer? ed. Brother Andrew. Open Doors With Brother Andrew, Inc., 1979.

Marshall, Paul. “Patterns and Contexts of Religious Freedom and Persecution.” Brandywine Review of Faith and International Politics 2, no. 3 (Winter 2004-2005): 27-33.

_____. “Present Day Persecution of Christians.” Evangelical Review of Theology 24, no. 1 (January 2000): 19-30.

_____. “Persecution of Christians in the Contemporary World.” International Bulletin of Missionary Research 22, no. 1 (January 1998): 2-8.

Marshall, Paul, ed. Religious Freedom in the World: A Global Report on Religion and Persecution. Nashville, Tennessee: Broadman and Holman, 2000.

Moffett, Samuel M. A History of Christianity in Asia, vol. 1, Beginnings to 1500. San Francisco: Harper Collins, 1992.

Penner, Glenn M. In the Shadow of the Cross: A Biblical Theology of Persecution and Discipleship. Bartlesville, OK: Living Sacrifice Books, 2004.

Schlossberg, Herbert. Called to Suffer, Called to Triumph. Portland, Ore.: Multnomah Press, 1990.

Tieszen, Charles L. “A Theological Framework for Understanding Persecution.” Masters thesis, Gordon-Conwell Theological Seminary, 2005.

Au-dessus

Notes

1 Ce qui suit a été à l’origine présenté sous le titre « Mission in Contexts of Violence: Forging Theologies of Persecution and Martyrdom » à la conférence régionale du nord-est de la Société évangélique de Missiologie, le 8 avril 2006. Il est basé, en partie, sur la thèse de l’auteur.

2 Quand nous employons le terme persécution nous nous référons à la ‘persécution religieuse des chrétiens’ comme définie ci-dessus, bien que nous reconnaissions que la persécution n’est pas un phénomène exclusivement religieux, ni est elle seulement dirigé aux chrétiens (Marshall 1998 : 2 ; Marshall 2004-2005 : 27).

3 Ceci s’est produit récemment au Nigéria nordique quand les musulmans ont exigé des passants de réciter le Shahāda. S’ils ne pouvaient, ils ont été battus et tués. Certains chrétiens ont répondu de la même façon en exigeant que les passants citent John 3 :16. Quand ils ne pouvaient pas, de même que le cas pour des musulmans, ils ont été aussi battus et tués (Glaser 2005).

4 Le monde majoritaire est largement compris ici comme l’Afrique, l’Asie, l’Amérique Latine, et l’Europe de l’Est.

5 Ceci n’implique pas que nous négligeons la connexion biblique entre la persécution et l’espoir en le retour futur du Christ. Malgré ce point, nous ne pouvons pas minimiser les expériences et leur signification en nous concentrant seulement sur le rôle de la persécution à l’avenir.

6 Il faut noter que pour beaucoup la persécution elle-même est peut-être le plus grand obstacle à la réflexion théologique. C’est le cas pour les chrétiens du monde majoritaire qui, parce qu’ils souffrent davantage la persécution, pourraient être les meilleurs candidats pour offrir la réflexion théologique sur l’événement. Cependant, en raison de l’intensité de leur persécution, ils ne peuvent souvent donner du temps significatif à penser, à écrire, et à partager leurs réflexions. Ainsi, le besoin d’une réflexion théologique améliorée demeure.

7 Les œuvres descriptives contiennent inévitablement des propos théologiques isolés, le plus souvent concernant les buts de Dieu dans la persécution ou sa capacité de soutenir en dépit d’elle. Malgré leur importance, ces œuvres sont censés informer et non pas nécessairement faire théologie (par ex., Yun et Hattaway 2002).

8 Des œuvres de ce type (E.g., Chao 1984 ; Cunningham 1997 : 340-342) n’identifient pas une différence entre ce que l’auteur appelle la « présence universelle de la persécution » et l’« expérience contextuelle de la persécution » (Tieszen 2005 : 44-48).

9 Pour des chrétiens dans l’ouest, ceci signifiera souvent reconnaître une expérience de la persécution qui est beaucoup moins fréquente et intense que celle des chrétiens du monde majoritaire. Au tour, ceci devrait contraindre ceux de l’ouest à ajuster leur théologie et action sur la façon dont elles pourraient améliorer leur intervention en faveur des autres.

10 Voir l’espérance théologique de Paul en 2 Tim. 3:12: « Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ seront persécutés » (emphase ajouté).

11 Par « chrétiens » nous voulons dire des chrétiens « de tous les genres, traditions et confessions, et tous les degrés d’engagement » (Barrett, Kurian, et Johnson 2001 : 27). Ce n’est pas dire, bien sûr, que les individus d’aucune religion ou croyance ne peuvent être également victime de la persécution religieuse.

12 Le génocide récent au Rwanda en est un exemple utile. Les Hutu extrémistes ont annihilé des Tutsi sur la base de l’affiliation tribale, non pas de religion. Bien qu’il y ait eu certainement des chrétiens persécutés et tués dans cet événement horrible, la religion n’était pas une motivation primaire, et cet événement ne devrait pas être identifié ainsi en tant que persécution religieuse (Marshall 2004-2005 : 27).

13 Ceci inclurait le démenti systématique des droit de certains de la liberté religieuse comprises par la ‘Déclaration des Nations Unies’ sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination basée sur la religion ou la croyance’ (1981). D’ici, les individus doivent être libres d’adorer selon les principes fondamentaux de leur foi et de propager convenablement leur foi (Marshall « persécution actuelle » 2000 : 20-21).

14 Le harcèlement religieux se rapporte à la « situation où les gens, bien que peut-être pas systématiquement emprisonné ou nié la possibilité de base de suivre leur foi, néanmoins souffrent des empêchements légaux et des interférences de la part des autorités ou d’autres, l’arrestation arbitraire et l’assaut physique. » La discrimination religieuse se rapporte à la « situation où les gens, peut-être en dépit de la liberté garantie de base de culte et d’autres formes de liberté religieuse, souffrent des inconvénients civil et économique, en vertu de la loi, pour avoir exercé de telles libertés » (Marshall 1998 : 4-5).

15 Pour illustrer ceci, considérez un enfant des parents musulmans qui se convertit au christianisme. Lors de sa conversion, les parents de l’enfant le déshéritent et le bannissent de la famille et de la communauté entière. Faire ainsi ne viole aucune liberté religieuse (à moins que l’enfant soit plus tard attaqué). Cependant, considéré d’une perspective théologique, cette action est une conséquence de l’obéissance au Christ. En tant que telle, on la devrait considérer, théologiquement, comme persécution et demander une réponse de l’église, peut-être non pas à la famille mais en appuyant l’enfant. (Marshall « Liberté religieuse dans le monde » 2000 : 16).

 

Au-dessus